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Immigration: l'Italie convoque l'ambassadeur français à Rome

Le ministère italien des Affaires étrangères a indiqué ce mercredi avoir convoqué l'ambassadeur de France à Rome au lendemain d'une polémique entre les deux pays sur le sort de l'Aquarius, navire humanitaire en route vers l'Espagne avec 629 migrants à bord.

L'ambassadeur, Christian Masset, sera reçu à 10H00 (08H00 GMT) à la Farnesina, le siège du ministère des Affaires étrangères à Rome, a-t-on précisé de source diplomatique.

Mardi, le président français Emmanuel Macron avait dénoncé la "part de cynisme et d'irresponsabilité du gouvernement italien" après son refus d'accueillir l'Aquarius.

"Les déclarations concernant l'Aquarius qui proviennent de la France sont surprenantes", avait aussitôt rétorqué la présidence du Conseil italien dans une note écrite, ajoutant que l'Italie n'avait pas à "recevoir de leçons hypocrites de pays ayant préféré détourner la tête" sur la question migratoire.

"Le gouvernement italien n'a jamais abandonné ou laissé seules les presque 700 personnes à bord de l'Aquarius", affirmait encore cette note, alors que ce navire humanitaire, affrété par l'ONG française SOS Méditerranée, faisait route mercredi vers l'Espagne après le refus de l'Italie et de Malte de lui ouvrir leurs ports.

C'est la deuxième fois que M. Masset, arrivé en poste en septembre l'an dernier, est convoqué à la Farnesina, un événement rare dans les relations entre deux membres de l'Union européenne.

M. Masset avait été convoqué le 30 mars dernier à la Farnesina, là encore pour un incident lié à la question migratoire, un sujet délicat dans les relations entre les deux pays.

L'Italie avait alors considéré comme un "acte grave" un contrôle opéré par des douaniers français en territoire italien à la gare de Bardonecchia près de la frontière entre les deux pays. L'incident avait enflammé une partie de la classe politique italienne et conduit à la convocation de l'ambassadeur français au ministère.

L'Italie accuse ses partenaires européens, à commencer par la France, de l'avoir laissée seule gérér la crise migratoire et les quelque 700.000 migrants arrivés sur ses côtes depuis 2013.